Qu’un pays dispose de médias de qualité, avec des lignes éditoriales marquées et diverses, des garanties pour l’indépendance des rédactions et des moyens pour que les journalistes enquêtent, est un atout incontestable dans la vie démocratique.

Même si en 2024 la moitié de l’humanité est appelée aux urnes – pas exclusivement dans des scrutins libres – nos démocraties paraissent vulnérables et beaucoup s’en inquiètent. La circulation massive de fausses informations visant à les déstabiliser et la perméabilité du public à davantage les croire sont particulièrement préoccupantes. Le fait même est contesté, la nuance mal aimée… Pourtant,cette information de qualité,que l’on appelle ici de nos vœux, est un bien commun et la garantir devrait être l’affaire de tous.

Dans une école de journalisme comme la nôtre, le poids de l’histoire et les enjeux cruciaux du moment nous obligent. Le journalisme est un métier passionnant, exigeant, questionnant, parfois inconfortable.

Des milliers de jeunes l’éprouvent chaque année, qui frappent aux portes des écoles, qui se rêvent en reporters, éditorialistes, documentaristes, qui se forment, qui veulent éclairer les zones d’ombre de nos sociétés, tendre un micro aux citoyens dont on ne parle pas ou si mal, qui viennent apporterleurpierreàl’édifice:produireune information de qualité. Et cela s’apprend.

Ce n’est pas facile. Le métier évolue sans cesse, les journalistes doivent s’approprier (vite) les révolutions technologiques pour ne pas perdre la maîtrise des contenus, développer des expertises dans des domaines complexes, ils et elles doivent aussi se protéger sur les terrains de conflits, de la défiance parfois brutale du public ou subir la précarité économique.

Comment former des jeunes journalistes aujourd’hui face à ces défis?Nous nous basons sur des convictions nourries de longue date, qui reposent sur un socle de pratiques déontologiques solidement encadrées par des chartes internationales.

Nous valorisons le fait, le recoupement des informations, la fiabilité des sources, le respect des personnes. Nous croyons au droit à l’information, à la liberté d’expression, au dialogue nourri avec le public. Nous croyons aussi à l’exigence d’honnêteté intellectuelle des journalistes et à leur capacité à exercer leur métier avec distance, y compris sur les sujets clivants, qui peuvent comme citoyens et citoyennes leur tenir à cœur.

L’école est reconnue par l’État comme un Établissement d’Enseignement Supérieur Privé d’Intérêt Général qui atteste de sa non- lucrativité et de sa complémentarité avec le service public de l’éducation. Elle propose le plus ancien des 14 parcours pédagogiques reconnus par la profession. Elle revendique son ancrage local fort et elle est un acteur identifié du site lillois d’enseignement supérieur. Elle est fière d’être établie en province, dans une région – les Hauts-de- France – où toutes les problématiques, économiques, sociales, politiques, européennes, transfrontalières, culturelles, sportives peuvent être traitées par les apprentis journalistes. Une région dont on n’oublie pas la chaleur humaine, même longtemps après avoir quitté les bancs de l’école.

Plus de 5 000 journalistes, français(es) et internationaux(ales) ont été formé(e)s à l’ESJ Lille depuis sa création en 1924. Chaque jour nous remettons l’ouvrage sur le métier.