Boubacar, premier journaliste étranger accepté auprès des forces militaires suédoises, membres de l’OTAN
2 avril 2024 2024-04-22 15:13Boubacar, premier journaliste étranger accepté auprès des forces militaires suédoises, membres de l’OTAN
Boubacar, premier journaliste étranger accepté auprès des forces militaires suédoises, membres de l’OTAN
Le jeudi 6 mars, la Suède est devenue membre à part entière de l’OTAN, mettant fin à 200 ans de non-alignement militaire. Pour leur projet de fin d’année, les deuxièmes années du diplôme généraliste niveau grade de master spécialité Journalisme International de l’École Supérieure de Journalisme de Lille se sont rendus à Gotland, une île suédoise au cœur de la mer Baltique. Là-bas, Boubacar Diallo, étudiant à l’ESJ Lille et alternant à l’AFP, a filmé un exercice militaire. Il est le premier journaliste étranger à être accueilli par le régiment de Gotland depuis que la Suède a intégré l’OTAN. Voici son interview.
Explique-nous la genèse du projet.
Boubacar Diallo : en spécialisation journalisme international à l’ESJ Lille, nous avons un projet d’études qui consiste à partir à l’étranger et couvrir une semaine de reportage sur des thématiques variées. Cette année, nous avons décidé d’aller à Gotland, une île suédoise située au cœur de la mer Baltique.
Comment as-tu été informé de cette opportunité ?
Boubacar : le seul volet qu’on connaît de Gotland, c’est sa dimension géopolitique et géostratégique. Après l’annexion russe, l’île a été obligée de se remilitariser. Cette action a remis cette île suédoise sous le coup des projecteurs.
Aujourd’hui, avec la guerre en Ukraine, on ne cesse de parler de Gotland et de son adhésion à l’OTAN. Il y avait un enjeu au niveau international et ce que l’on a remarqué, c’est qu’au niveau textes et images, il y avait pas mal d’articles réalisés. À contrario, au niveau audiovisuel, il y avait peu d’éléments. C’est pour cette raison qu’on a décidé de couvrir cet événement.
Tu as filmé un exercice militaire à Gotland. Quelles ont été tes impressions lors du tournage ?
B.D : j’ai assisté à une séance de tirs militaires. C’était assez impressionnant, surtout le bruit que les obus dégageaient. Les échanges avec les jeunes conscrits m’ont également marqué. La Suède a rétabli le service militaire, sept ans après l’avoir supprimé. J’ai donc pu échanger avec eux. Ils étaient très animés par le patriotisme, par le fait de vouloir défendre leur pays et pour certains, c’est beaucoup plus que du patriotisme, c’est une histoire familiale. Pour eux, se trouver là, à ce moment, c’était historique et ça m’a beaucoup impressionné. Ils sont résolus à ne pas tourner la page et à rester dans l’armée pour défendre leur pays.
Comment as-tu été accueilli à Gotland ?
B.D : avant de me rendre sur place, j’avais déjà échangé avec le service de presse du régiment militaire de Gotland. Après des formalités administratives, j’ai été accueilli dans un hôtel où j’ai été briefé sur ce qui allait se passer, sur l’historique de Gotland et celui du régiment.
Lors de l’exercice militaire, j’ai été très bien accueilli . En ce qui concerne la population locale, vu de loin, on a l’impression que les gens sont froids et ne sont pas si ouverts que ça. Mais quand on prend la décision de les aborder, d’aller vers eux, d’échanger… On se rend compte que c’était tout simplement une sorte de cliché.
Lors du tournage, as-tu rencontré des difficultés ?
B.D : la principale difficulté lors du tournage était de pouvoir suivre les mouvements des militaires sur le terrain. Ce n’était pas évident, surtout avec un GH4 (caméra). J’étais un peu éloigné des militaires à cause du périmètre de sécurité, ça m’a un peu gêné. Au-delà de cela, il faisait extrêmement froid. C’était une difficulté pour moi, étant donné que je viens du Sahel, où on est habitué à la chaleur ! J’avais les mains tellement gelées que pour sortir les mains de mon gant pour faire “REC”, c’était une épreuve !
Comment ta formation à l’ESJ Lille t’as permis d’appréhender l’exercice ?
B.D : en spécialisation journalisme international, nous sommes formés à tous les métiers donc, nous avons une formation multicarte. Chacun devait choisir le format qu’il voulait faire. De mon côté, j’ai toujours eu une appétence pour la vidéo et à l’école, on a beaucoup été formé, que ce soit en première ou deuxième année, notamment avec le GH4, et je me dis que je dois toujours faire des progrès. C’est pourquoi j’ai décidé de choisir la vidéo pour aller faire ce sujet, car ce serait beaucoup plus visuel que juste écrire un papier et faire une photo.
As-tu des conseils à donner aux futurs journalistes reporter ?
B.D : en tant que journaliste qui débute dans la profession, les conseils que je pourrais donner c’est de toujours avoir une appétence pour le terrain et de ne pas accepter de se cantonner dans un seul métier. Il faut essayer au maximum d’avoir des compétences plurimédia, cela sera très utile quand vous serez reporter à l’étranger.
Quand on est reporter, surtout à l’étranger, et qu’on se destine à couvrir l’actualité internationale et générale, il est essentiel, sinon indispensable, d’avoir une formation plurimédia. À l’ESJ Lille, la spécialité journalisme internationale est l’une des voix les plus indiquées pour ce faire.
Pour en savoir plus sur le diplôme généraliste niveau grade de master
Découvrez le témoignage de Boubacar !
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